Vous avez probablement déjà aperçu les publicités d’Éduc Alcool à la télévision. La première fois que j’ai vu le message disant qu’une consommation raisonnable était de 15 consommations par semaine pour les hommes et de 10 par semaine pour les femmes, je suis resté bouche bée. Ensuite, je me suis dit : « ils se sont trompé c’est certain, personne à vérifiés la pub avant de la mettre en onde, ça se peut pas ». Mais non, il n’y avait pas d’erreur.
Comment le gouvernement peut à la fois nous conseiller sur notre consommation d’alcool quand c’est lui-même qui la vend majoritairement via à la SAQ ou en perçois les taxes via les épiceries et dépanneur. C’est ce qu’on appelle un conflit d’intérêts. C’est tout un conflit d’intérêts en plus puisque le gouvernement envoie le message qu’une consommation exagérée d’alcool est tout à fait OK pour notre santé. Un beau moyen de s’assurer que les ventes demeure le plus élevé possible, mais j’ai probablement l’esprit trop tordu de penser que tout ça est planifié n’est-ce pas?
En fait, pour quelqu’un comme moi pour qui c’est son travail d’évaluer et d’optimiser la santé des gens, j’ai souvent vu ce genre de consommation dans mon bureau (10 pour les femmes et 15 pour les hommes). Lorsque c’est le cas, je ne me souviens pas d’un cas où cette consommation n’était pas en partie responsable de troubles gastro-intestinaux, problèmes de concentration, de sommeil, mangue d’énergie, difficulté à perdre du poids, etc. L’exception qui confirme la règle existe c’est certain, mais cela doit être rare puisque je n’en ai pas vu encore.
Voici ce qui peut arriver si on se fie aux recommandations de notre bon gouvernement qui veille si bien sur nous :
1. L’alcool cause des déséquilibres dans la flore intestinale qu’on appelle dysbiose. La dysbiose mène à une perméabilité trop grande de notre muqueuse intestinale qui provoque de l’inflammation, cette même inflammation qui est à la base des maladies chroniques qu’on connait aujourd’hui (cancer, maladies cardiovasculaires, diabètes, alzheimer, etc.). Notre évolution nous a habitués à avoir de petite quantité d’alcool sous forme de fermentation et non sous forme de breuvage comme on connaît aujourd’hui. La dysbiose que je remarque le plus avec l’alcool est le PBIG (prolifération des bactéries dans l’intestin grêle). On estime que PBIG est responsable pour environ 80 % des syndromes du côlon irritable.
2. L’alcool aide au développement des bactéries Gram négatif qui produit plus de toxine comme la maintenant célèbre LPS (lipopolysaccharide). S’il y a trop de perméabilité intestinale, ces toxines vont avoir la possibilité d’être absorbées et se retrouver dans la circulation sanguine. Le résultat est l’activation de l’inflammation. En fait, certains chercheurs qui étudient la dépression chez les souris injectent directement le LPS dans le sang des souris pour leur donner des symptômes de dépression presque instantanément pour leurs études. C’est une des raisons pour laquelle nous disons que les symptômes de dépression sont de source inflammation comme les autres conditions.
3. L’alcool permet d’augmenter l’acide nitrique et l’acétaldéhyde dans nos intestins rendant la muqueuse plus perméable nous laissant donc avec une protection diminuer.
4. Lorsqu’il y a perméabilité et trop de toxines dans la circulation sanguine cela résultera dans l’augmentation de la charge de travail pour notre foie qui doit également détoxifier l’alcool via la gamme d’enzyme CYP450. Si le foie est surchargé, les toxines s’accumulent.
5. L’alcool cause des carences en vitamine A qui est essentielle pour notre système immunitaire, nous protège contre les cancers et la dégénérescence maculaire entre autres.
6. L’alcool cause des carences pour plusieurs vitamines du groupe B. On parle de B1, B2, B9, B12 et B6 principalement. La B6 est importante pour le métabolisme de nos acides aminés, pour la production du tous nos neurotransmetteurs qui s’assurent que nous sommes joyeux, calmes, motivés, concentrer, que la mémoire est bonne, etc. La B6 est nécessaire pour le métabolisme du fer qui est impliqué dans notre production d’énergie entre autres. Nous avons besoin de B6 pour la synthèse du glutathion qui est notre antioxydant no.1 et impliqué dans nos processus de détoxification. La B6 est importante pour la méthylation qui s’assure que les niveaux d’homocystéine soient sous contrôle puisque c’est un facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires.
7. L’alcool cause des carences en vitamine C. C’est un bon antioxydant et aussi nécessaire pour la réparation des tissus et des os entre autres.
8. L’alcool cause des carences dans d’autres vitamines liposolubles (en plus de la vitamine A) comme la vitamine D, K et E qui sont important pour notre immunité, notre défense antioxydante, la formation de nos os, etc.
9. Pour ce qui est des carences en minéraux causés par l’alcool, c’est le calcium, le magnésium, le fer et le sélénium qui sont les plus affectés. C’est énorme.
10. Le vin contient du resvératrol, un puissant phytonutriment, mais la quantité n’est pas suffisante pour combler le potentiel cancérigène de l’alcool. On estime que cela prendrait l’équivalent de 111 verres de vin en resvératrol pour avoir l’effet protecteur et contrebalancer l’alcool. Donc, l’argument du resvératrol ne tient pas la route.
11. Pour les sportifs, l’alcool en plus de diminuer la qualité du sommeil, diminue le relâchement de l’hormone de croissance qui joue un rôle crucial dans la capacité de récupération. L’alcool diminue la synthèse des protéines qui est un processus anabolique (reconstruction).
Tout ça ne veut pas qu’on n’en consomme jamais. Quoique ceux qui ont une condition intestinale inflammatoire (Crohn’s, colite ulcéreuse) ou ceux avec une condition auto-immune ne devraient pas en consommer du tout. Pourtant, je n’ai pas vu Éduc Alcool nous dires qu’il y a des exceptions.
Si ce n’est pas votre cas et que vous vous fiez au gouvernement et que vous pensez que c’est OK d’y aller à 10 ou 15 consommations par semaine selon que vous êtes un homme ou une femme vos chances de rencontrer toutes sortes de problèmes sont très élevées.
Je n’ai pas recommandation idéale qui fonctionne pour tout le monde. Si votre alimentation est vraiment bonne, que votre flore intestinale déjà robuste (ce qui est rare), vous pouvez probablement vous en permettre plus que d’autres. Donc, une recommandation pour tout le monde n’existe pas comme pour le reste. J’ai tendance à observer que 2 à 3 consommations par semaine semblent apporter plus de bonheur que de dommage pour une majorité de personnes, mais c’est seulement mon observation clinique et pourrais varier de plus ou moins 2 consommations selon les cas.
Si vous vous fiez au gouvernement pour quoi que ce soit, vous êtes probablement dans le gros trouble et l’alcool est un bon exemple.
Est-ce que Éduc Alcool a été créé pour augmenter les ventes de la SAQ? La question se pose certainement.
La modération à bien meilleur goût et la modération n’est pas 10 à 15 consommations par semaine c’est certain.
Bon été!
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Le gouvernement du Québec en conflit d’intérêts au profil de votre santé!
Danik Legault
Déterminé et fervent adepte de l’entraînement, de la nutrition et de la santé en général, je me suis lancé en naturopathie en 2014 afin de partager ma passion et d’aider le plus grand nombre de personnes possibles dans leurs objectifs de santé. Je suis maintenant naturopathe agréé (ND.A.), membre de l’ANAQ; il s’agit de l’association de naturopathes la plus rigoureuse au Québec.
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